« Je suis Doula » C’est une phrase que j’ai mis longtemps avant de prononcer, je n’osais pas. Parce que même si j’étais en formation pour le devenir, ou que j’avais terminé ma formation, même si cela m’appelait, même si je pensais que j’avais ma place là, cela restait un peu théorique, presque abstrait. J’avais du mal à expliquer ce que ça voulait dire, ce que je « faisais », je n’avais pas encore vraiment accompagné de façon suivie et « professionnelle » des mamans. Je me sentais « en chemin pour devenir doula », tout en me demandant si j’avais bien raison, comment me faire connaître, comment prendre confiance, oser etc…
Il y a quelques mois j’ai rencontré une future maman une fois et je sais que cette unique rencontre a eu une grande et belle influence sur la façon dont son petit garçon est né. Et cela m’a mis du baume au coeur, donné courage, si en une seule rencontre je pouvais l’avoir à ce point aidée alors c’est que je n’étais pas à côté de la plaque.
Et en ce moment, j’accompagne deux mamans en postnatal. Ce sont deux accompagnements très différents. Mais quand je suis avec elles, je me sens bien, à ma place. Je sais que je suis là où je dois être. C’est naturel, cela ne me demande pas d’efforts et je ne suis pas stressée ni rongée par le doute « est-ce que je fais bien? est-ce que je fais ce qu’il faut? etc… » Je sais que tout est bien, je suis avec elles et je suis là où je dois être, je fais ce pour quoi je suis venue sur Terre. Cela peut paraître énorme de dire ça, et ça l’est! Mais ce n’est pas exagéré pour autant. C’est.
Je suis Doula. Maintenant je le sais, je le sens. C’est vrai et juste.
Le Réseau Né-Sens est une association de professionnels de la périnatalité, fondée par des Yoga Doulas mais ouverte à tous les professionnels ayant à coeur de remettre les futurs parents au centre de leur préparation à la naissance et à la parentalité, qui oeuvrent pour une vision consciente de la naissance. Chaque année l’association fédère une semaine d’évènements, organisés par des adhérents locaux. Cette année a été une année de grands remaniements à l’association, de nouveaux membres ont rejoint le mouvement et beaucoup de propositions sont faites dans plusieurs régions de France. De plus, Covid oblige, beaucoup d’événements sont proposés en ligne, ce qui a l’avantage que d’où que vous soyez vous pourrez assister aux évènements qui vous intéressent.
Le Thème de la Semaine: La période postnatale, 40 jours en or ici et dans le Monde.
A Saint Malo. En tant qu’adhérente, je propose plusieurs moments au cours de la semaine. Deux sont en ligne: un cours de Yoga Postnatal le mardi 9 Mars de 11h à 12h30 et une conférence suivie d’échanges le jeudi 11 Mars à 11h: Préparer son postnatal, pourquoi et comment? Mais j’invite également les mamans et leurs bébés, jeunes enfants, à venir à une balade au Parc de La Briantais le lundi 8 Mars à 10h. Que les bébés soient en écharpe, porte-bébé, poussette, que le papa soit présent ou pas, elles pourront profiter d’un temps au grand air pour marcher un peu, faire quelques exercices très simples pour s’étirer, se détendre, relâcher les tensions, mais aussi partager sur comment elles se sentent, discuter avec des adultes (quiconque a passé du temps avec des petits enfants sait à quel point cela peut manquer parfois, d’autant plus en ces temps de restrictions sociales liées au covid). Tous ces évènements sont gratuits, sur donation pour l’associations réseau Né-Sens. Pour vous y inscrire, il suffit de cliquer sur ce lien! L’inscription est nécessaire pour les évènements en ligne afin de recevoir les liens de connexion, et souhaitée pour la balade (ainsi je peux vous attendre si vous avez quelques minutes de « retard »).
Dans le reste de la France. Vous pouvez retrouver tout le programme de la semaine et choisir les évènements en ligne qui vous intéressent ici. Et j’attire en particulier votre attention sur la journée de clôture le Dimanche 14 Mars, qui sera une journée très riche, où des intervenants de tous les continents vont partager certaines des traditions qui entourent la période postnatale.
J’espère vous voir à la promenade du 8 Mars (notez qu’il y a aussi une balade prénatale le même jour à 15h) et peut-être en ligne. Je vous souhaite en tous cas de vous saisir de toutes ces belles opportunités et de vous régaler!
Célébrer le 120ème jour de grossesse est une tradition qui vient d’Inde et n’est que peu connue et répandue en Europe. Il s’agit de faire cercle autour de la future maman, de l’entourer et de l’assurer du soutien de ses proches, de sa communauté de vie.
C’est un rituel, qui marque donc un passage. 120 jours de grossesse équivalent à quatre mois, c’est dans la tradition indienne le moment où l’âme de l’enfant à naître s’incarne véritablement dans le corps du foetus. C’est le moment où la grossesse commence généralement à être rendue « publique » où elle est « dite » aux cercles un peu moins proches que dans les tous débuts, où elle commence à se voir aussi. Poser un rituel à ce moment de la grossesse peut aider le couple à ressentir le soutien et la force de leurs proches, dans une société ou les choses sont beaucoup vécues en privé (et paradoxalement assez « montrées » sur les réseaux sociaux et autres mais sans implication en retour).
Pour les 120 jours de grossesse, c’est bien la future maman qui est fêtée, célébrée, honorée, pas encore le bébé. Bien sûr il est présent et à l’esprit et au coeur de chacun mais c’est la future maman qui est au centre. Elle qui porte et qui nourrit la vie. Elle qui a besoin de sentir l’amour, le soutien et la bienveillance de ses proches. C’est un rituel qui est donc, dans l’intention, un peu différent du blessing way, un peu plus connu de nos jours.
On peut imaginer une fête rassemblant les proches de la future maman, qu’elle aura choisis et invités. Comme elle est au centre des attentions et de la célébration, l’organisation ne doit pas reposer sur ses épaules, l’idéal est donc qu’une amie, soeur, doula… s’occupe de l’organisation après avoir recueillis les souhaits de la future maman. De petits cadeaux, symboliques, peuvent lui être offerts (un exemple assez classique est la perle que chaque invité offre avec une intention et qui formera un collier ou bracelet avec celles des autres invités), des douceurs seront partagées, des mots dit ou écrits, de la musique peut être jouée, chantée, écoutée. Les mains et/ou pieds de la maman peuvent être massés…
Exemple de souhaits formulés par la famille pour le bébé à venir et sa famille.
Si les proches vivent trop loin pour se déplacer (ou que la situation sanitaire ou autre les en empêche), le couple de futurs parents peut prendre un moment pour eux, pour se relier à ce bébé qui s’incarne, formuler des souhaits, des voeux sincères. Leurs proches peuvent aussi, de chez eux avoir un moment particulier de pensée pour ce couple qui va accueillir un bébé dans quelques mois, peut-être déjà réfléchir à comment être un soutien, une aide pour eux après la naissance.
Chaque occasion de célébrer la vie qui arrive doit être saisie! Aimons, célébrons, créons les rituels qui nous ressemblent. Leur souvenir peut être une aide précieuse quand les moments sont plus difficiles. Invitons la joie dans nos vies, et répandons-là en particulier autour des femmes enceintes!
J’ai effectué récemment une formation spécifique au soutien postnatal. Au cours de cette transmission, nous avons pu revoir et redire toute l’importance de ces premiers moments où le couple devient parents, que ce soit la première fois ou bien plus. Nous avons également refait un tour de nos champs d’action et de soutien en tant que doula: soins du corps à la maman (serrage du bassin, différents types de massages…), cuisine et caractéristiques d’une alimentation adaptée à cette période si particulière, soutien à l’allaitement, soutien émotionnel, gestion de la logistique de la maison si besoin ou aide pour préparer le soutien par d’autres membres de l’entourage…
Les couples qui attendent leur premier enfant ont souvent l’intention de se débrouiller à eux deux. La société n’étant pas très ouverte à parler des difficultés qui peuvent être rencontrées par les jeunes couples isolés, ou pas d’ailleurs, mais seuls à devoir prendre en charge toute la maison en plus de la récupération physique de la jeune mère et du passage au statut de parents, et de la période nécessaire à faire connaissance avec son bébé, à l’admirer, le respirer… Il est normal d’avoir besoin d’aide et il devrait être normal d’en recevoir. Ne pas avoir à cuisiner ni à réfléchir à ce qu’on va cuisiner ne devrait pas être un luxe lors des semaines qui suivent la naissance d’un bébé. Ne pas s’apercevoir de la montagne de linge que génère un si petit bébé, devrait être normal car d’autres s’occupent de cela le temps que mes parents s’occupent « juste » du bébé et d’eux-mêmes.
Un des freins peut être l’aspect financier: si on paie une doula pour venir passer plusieurs heures à faire « tout cela » une à plusieurs fois par semaine, on peut avoir peur du budget qu’il va falloir y consacrer. Mais d’une part la doula n’est pas forcément la seule qui peut aider, d’autre part, le coût est vraiment à remettre en lien avec tous les bénéfices que va en tirer la famille et chacun de ses membres. A la suite de ma formation, j’ai à réaliser un certain nombre d’heures de façon bénévole. Pour que cela soit malgré tout juste pour moi, je propose qu’une heure sur trois soit rémunérée en CESU. Cela peut vraiment être une magnifique opportunité pour une ou deux familles qui auraient peu de moyens d’être malgré tout soutenues. Je vous invite donc à me contacter ou à faire passer l’information à une famille en attente toute proche d’un bébé. C’est vraiment le seul critère: une famille qui s’apprête à accueillir un bébé. Le nombre d’heures et le type d’aide s’adaptent aux autres sources de soutien et aux besoins de la famille, mais l’aide est toujours nécessaire et bienvenue.
Un autre frein peut être d’avoir la présence chez soi d’une personne tierce, à une période de grande vulnérabilité. En tant que doula, ma mission et mon travail est d’être efficace et discrète. On doit voir le fruit de mon travail mais pas moi en quelque sorte. Par exemple: un repas chaud est prêt et servi à la maman, mais elle ne retrouve pas une montagne de vaisselle sale ensuite et n’a pas été dérangée pendant qu’elle se reposait avec bébé pour savoir ce qu’elle voulait manger ni où se trouve l’épluche légumes!
Bébé est né. Félicitations! Après quelques jours à la maternité, vous rentrez à la maison.
Vous êtes peut-être très heureuse de retrouver votre foyer, vos aînés, vos « marques ». Ou bien alors peut-être redoutez-vous ce moment où vous allez devoir deviner les causes des pleurs de votre bébé, vous débrouiller pour vos repas… Vous vous dites peut-être que ça va aller, tout le monde y arrive alors vous aussi, et puis votre compagnon est là pour vous soutenir.
J’aimerais vous dire quelque chose: « Votre seule préoccupation maintenant et pour les 6 semaines à venir devrait être de vous reposer, de vous nourrir, de nourrir votre bébé et d’apprendre à le connaître, le rencontrer, l’admirer, le sentir, le toucher… »
Pour cela, vous devriez être soutenue à votre retour à la maison. Pas seulement par votre conjoint qui lui aussi doit apprendre à connaître bébé, le toucher, l’admirer, le sentir… Bien sûr il peut et je ne doute pas qu’il va vous aider, mais tout ne devrait pas reposer sur ses épaules. Il devrait avoir aussi le temps de juste s’allonger et admirer votre bébé, et vous admirer vous aussi!
Plus les sociétés sont industrialisées et plus les jeunes mères sont seules après avoir donné naissance. Elles rentrent chez elles et doivent à nouveau cuisiner, s’occuper du linge (le linge n’est pas une mince affaire quand un bébé arrive dans un foyer!), du ménage, des enfants plus grands et parfois d’une multitude d’autres choses. Pourtant le repos est essentiel aussi bien physiquement que psychiquement. Dans de nombreuses cultures tout autour du globe, (y compris en occident il n’y a pas si longtemps) la communauté autour de la jeune mère prenait en charge les tâches ménagères, les aînés, la cuisine, permettant à la nouvelle accouchée de se consacrer à son bébé et de se reposer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et parfois le simple fait de demander du soutien est mal perçu par l’entourage, ou en tout cas vu comme étrange.
Je vous encourage vraiment de tout mon coeur à avoir du soutien lorsque vous rentrerez chez vous. Que vous ayez des aînés ou non. Que votre conjoint soit présent et disponible ou non. Faîtes-vous ce cadeau, demandez à ce qu’on vous l’offre.
Est-ce que des amis ou de la famille pourrait se charger chacun d’un repas préparé par semaine? Est-ce qu’un proche qui saura se montrer efficace et discret peut venir s’occuper du linge ou du ménage? Est-ce qu’un cadeau de naissance peut être un soin ou un massage à la jeune maman, de l’argent pour des heures de ménage?… Est-ce que des voisins peuvent s’occuper quelques temps des trajets à l’école des plus grands?
Ne présumez pas de vos forces au risque de vous épuiser, de rencontrer des difficultés à allaiter, de cicatriser plus lentement quand il y a une cicatrice, d’oublier votre couple, de développer une dépression postnatale.
La période postnatale est une période de grande sensibilité. Elle peut être merveilleuse quand on est bien soutenue mais elle peut aussi être très rude dans le cas contraire. La relation même avec le bébé peut en souffrir et c’est tellement dommage.
Bien sûr, une doula peut vous soutenir, et si vous avez peur de quoi que ce soit (tarif trop élevé, avoir quelqu’un qui entre dans la maison…) vous pouvez en parler avec la doula que vous contactez. De plus elle pourra vous aider à identifier les autres personnes soutenantes de votre entourage pour un point ou un autre. Ne renoncez pas à avoir du soutien avant d’avoir tout fait pour en avoir.
Le sujet est sensible, dans la société comme au sein de certains couples. Je ne vais pas ici donner de conseils mais simplement apporter des éléments de réflexion, différents points de vue pour que chacun et chacune, chaque couple, puisse se sentir la liberté de faire ses propres choix.
L’accouchement a longtemps été une affaire de femmes, et l’est encore dans de nombreuses cultures et en de nombreux lieux de la planète. Autour de la femme en travail, point d’hommes. Avec le déplacement de l’accouchement à l’hôpital, les hommes se sont approchés de cet évènement, tout d’abord en tant que médecins. Les pères n’étaient pas plus tolérés qu’avant auprès de leur compagne en train d’accoucher. L’urbanisation a continué, avec l’exode rural et l’apparition de la famille nucléaire que l’on connaît aujourd’hui. Les femmes étant de plus en plus actives à l’extérieur du foyer, les mères des femmes en travail n’ont bientôt plus pu se déplacer au chevet de leurs filles devenant mères. La transmission qui s’effectuait de femme à femme est petit à petit devenue une transmission de professionnel de la santé à mère. Modifiant considérablement le contenu et la forme de ces transmissions, puisque le rapport même entre les deux personnes est plus hiérarchisé, moins horizontal. Cela aura d’autres conséquences mais revenons aux pères.
Les femmes qui accouchent ont besoin de se sentir en intimité et en sécurité. Alors quand la naissance de leur bébé est prévue à l’hôpital, que leurs propres mère, soeurs, ou amies, travaillent, parfois loin, à qui peuvent-elles demander de venir les soutenir pour la naissance? A leur conjoint. C’est ainsi que les pères ont fait leur entrée dans les salles de naissance. Aujourd’hui il paraît naturel et évident que le père soit présent pour la naissance d’un bébé et on regrette ou on plaint celles qui n’ont pas pu bénéficier de leur présence. Pourtant cette présence qui n’est pas si ancienne, ne fait pas l’unanimité.
Tout d’abord, les premiers concernés n’ont pas toujours une grande liberté d’accepter ou de refuser cette présence à l’accouchement. Certains pères sont très heureux de pouvoir être présents, ils s’impliquent dès la préparation à la naissance, ils sont de vrais soutiens pour leur compagne. Pour d’autres les choses ne sont pas aussi simples, bien sûr ils veulent soutenir leur compagne, mais la perspective de la voir souffrir, et dans un état qui est loin de celui qu’ils connaissent, peut leur faire peur. D’autres encore ne s’en inquiètent pas spécialement mais peuvent se retrouver tétanisés, affolés, mal à l’aise le moment venu. Et en garder un souvenir très difficile, qui peut avoir des répercussions importantes sur la relation de couple, la mise en place de la relation parent-bébé, l’implication bien plus tard dans une autre grossesse et accouchement. Il ne faut pas nier ni minimiser le vécu des pères. Certes ce ne sont pas eux qui souffrent dans leur corps mais cela ne signifie pas que tout est facile pour eux lorsqu’ils sont présents à l’accouchement.
Du côté médical, les avis sont assez partagés également. Pour certains il est aujourd’hui admis que les pères sont présents, c’est un fait dont ils ne pensent pas grand-chose, ils font avec. Ils les trouvent parfois un peu gênants, encombrants, mais ils tolèrent leur présence. D’autres font en sorte de mettre le père à l’aise, de l’aider à trouver sa place sans lui mettre de pression. D’autres encore, comme le docteur Michel Odent, pensent que la place d’un père n’est pas d’être présent à l’accouchement. Michel Odent défend en effet que la présence du père dans la pièce où la femme accouche, peut parfois empêcher celle-ci de se laisser complètement aller à ses sensations et à ses besoins du moment, pouvant même ralentir ou bloquer le travail et entraîner des complications.
Et les mères? La plupart des futures mères en France aujourd’hui souhaitent la présence de leur conjoint. Pourtant certaines sont bien conscientes qu’il ne pourra pas répondre à tous leurs besoins à ce moment-là. Elles demandent alors à une doula de les accompagner, ou parfois à leur propre mère ou à une proche dont elles savent qu’elle saura être suffisamment présente tout en étant suffisamment discrète. Mais nombreuses sont les maternités qui n’acceptent qu’un seul accompagnant alors… Là se pose un vrai problème. Devoir choisir entre un(e) accompagnant(e) qui sera vraiment là pour la femme en travail, sans être impliquée émotionnellement, et son compagnon qui peut-être souhaite être présent mais aura sans doute besoin de sortir à certains moments et n’osera pas pour en pas laisser sa femme seule, au risque de lui communiquer du stress ou du découragement…
L’idéal serait que chacun puisse choisir ce qu’il souhaite. Mais si le père souhaite une chose et la mère une autre? Il est important d’amener ce sujet en couple bien avant la naissance. De pouvoir se dire en vérité ce que l’on souhaite, et d’envisager les solutions possibles pour que les besoins de chacun et chacune puissent être respectés, y compris à la maternité bien sûr. Je ne crois pas qu’il y ait une seule bonne façon de faire. Mais la moins bonne est sans doute de se rendre à la maternité pour un accouchement en couple sans en avoir parlé avant, juste parce que « c’est comme ça qu’on fait ». Il en est d’ailleurs de même pour tous les sujets qui ont trait à la parentalité. La question n’est pas de savoir si les pères devraient ou pas, assister à l’accouchement de leur compagne, à la naissance de leur bébé. La question à se poser en couple est: est-ce que moi, futur père, j’ai envie d’être présent? Est-ce que moi, future mère, j’ai envie que mon compagnon soit là? La réponse n’est pas forcément unanime ni figée. Elle est propre à chaque couple et ne devrait pas se réduire à une simple alternative.
Cette semaine, mes articles sont orientés vers la période postnatale.
Bébé est né, toute la famille, les amis veulent le voir, le rencontrer! Les visites pourraient s’enchaîner, à la maternité comme au retour à la maison seulement voilà, le confinement les empêche, les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 sont un frein… Vous vous en sentez peut-être frustrés, et vos proches également. C’est bien compréhensible. Tentons de réfléchir aux impacts des visites, de leur absence, et aux moyens de vivre les choses sereinement, dans le respect de chacun et en limitant au maximum les frustrations.
Tout d’abord les visites lorsqu’elles ont lieu, peuvent être d’un grand soutien: les proches peuvent venir voir le bébé mais aussi soutenir sa Maman, apporter de quoi manger, aider au ménage ou sortir avec les aînés par exemple. Voir des amis proches ou de la famille peut également permettre à la jeune maman de parler de ses joies, mais aussi de ses doutes, craintes, se rassurer… Malheureusement les visites ne sont pas toujours aussi bénéfiques. Il arrive que les visiteurs arrivent avec un cadeau pour bébé en s’attendant à être reçus avec le café et les petits gâteaux (maison), dans une maison propre et par une jeune maman au comble de la forme et du bonheur. La jeune maman a également peut-être elle-même intégré ces attentes et tenter de s’y conformer même si ce n’est pas ce qu’attendent réellement ses proches qui viennent la voir. Les visites peuvent donc représenter une source de stress et de fatigue non négligeable et vraiment pas nécessaire pour les jeunes parents.
Crédit Photo Dilip Yadav.
Le fait de ne pas pouvoir avoir de visites à la maternité vous permettra de vous rencontrer à trois dans l’intimité. De vous observer, sentir, caresser, ce sont des jalons importants pour la relation. Ces quelques jours vous permettront également de vous reposer davantage, de vous laisser aller au rythme de votre bébé. Une fois à la maison, je vous recommande également de différer les visites des personnes qui ne vous sont pas très proches et/ou dont vous craignez qu’elles ne vous coûtent en énergie. Vous avez besoin de toute votre énergie disponible, vous avez besoin de repos et de calme avec votre bébé. De même votre bébé a besoin de beaucoup de repos, de la sécurité procurée par la chaleur et l’odeur de ses parents, d’amour et de lait! Les visiteurs devraient donc savoir se faire aidants et discrets. Ce n’est pas toujours facile à faire entendre et il peut être bon de distiller le message dès la fin de la grossesse par petites doses récurrentes pour faire en sorte que le message passe.
Si le fait que certains de vos proches ne puissent pas vous rendre visite rapidement, à cause de la situation sanitaire actuelle, vous pèse, que faire? Tout d’abord, il existe aujourd’hui de nombreux moyens de communication qui, s’ils ne remplacent pas la visite en chair et en os, permettent malgré tout de « voir » le bébé, de discuter, raconter la naissance, dire ses joies… Bien que l’évolution de la situation soit assez difficile à anticiper, autorisez-vous à faire des projets, à prévoir ensemble le moment où vous pourrez vous revoir, présenter votre bébé « en vrai ».
Crédit photo Céline Yadav
Si cette situation pèse à vos proches, parlez-leur de cette première rencontre réelle que vous imaginez. Vous pouvez aussi leur suggérer des moyens de vous soutenir dans cette période juste après la naissance malgré leur absence physique: être soutenant au téléphone, vous faire livrer des repas préparés par un restaurant que vous affectionnez, relayer les nouvelles auprès du reste de la famille pour que vous n’ayez pas 10 coups de fil à passer par jour… Cela peut être aussi de vous aider à payer les services d’une doula pour vous apporter tout le soutien discret et nécessaire. Ou même pourquoi pas vous écrire chaque jour une lettre (un jour vos parents, un jour une amie, un jour votre soeur/frère…) pour vous témoigner à vous et votre bébé leur amour et leurs pensées. On n’écrit plus beaucoup aujourd’hui (par la Poste) et pourtant cela a un autre impact qu’un mail ou un SMS, cela fait des traces qui peuvent être gardées, relues, lues au bébé. Et toute autre chose qui vous paraît utile et réalisable pour cette période. Laissez parler votre coeur, votre imagination, vos envies… et celles de vos proches!
Je vous souhaite des visites soutenantes et nourrissantes (au propre comme au figuré!). Je vous souhaite de ressentir l’Amour de vos proches, qu’ils puissent vous serrer dans leurs bras quelques jours après la naissance ou quelques semaines plus tard.
Aujourd’hui a commencé la deuxième période de confinement national en France. Bien que les choses soient assez différentes du premier épisode, beaucoup d’entre nous sont tendus par cette situation. Que ce soit de la crainte pour ses proches, pour la grossesse en cours, le bébé nouveau-né, la grossesse et le bébé désirés; que ce soit de la frustration de sentir ses libertés restreintes ou encore une inquiétude pour son emploi et ses revenus; les motifs d’inquiétude peuvent être nombreux.
De plus, on sait aujourd’hui que le stress n’est pas un allié de notre système immunitaire, et certains culpabilisent peut-être de se sentir anxieux, et devenir peut-être ainsi des cibles plus « faciles » pour le Covid-19.
Pour vous soutenir pendant cette période, je vais tenter de vous proposer chaque jour un moyen de vous recentrer sur vous, votre grossesse, votre bébé. De vous donner une raison de sourire, de profiter du moment présent et de laisser de côté vos craintes (ou celles de vos proches). Cela sera aussi l’occasion de vous montrer les différentes facettes de mon métier de doula puisque j’aborderai différents thèmes et par différentes « entrées »: des pistes de réflexion, la méditation et la visualisation, le yoga et le travail corporel, la respiration, le massage, l’alimentation et l’ayurvéda. J’espère que cela vous sera utile et réconfortant.
Pour ne pas manquer de publication, je vous invite à vous abonner au blog et à la page Facebook. Enfin, pendant le confinement je vous propose des séances d’accompagnement en visioconférence. Je préfère, et de loin, venir vous voir, être là à vos côtés en chair et en os, en chaleur et en vibration, mais je crois que pour le moment il est plus prudent de rester « à distance ».
Confinés mais heureux, c’est ce que je vous souhaite!
Avant la naissance de notre troisième enfant, j’ai voulu organiser ma période postnatale, pressentant que répondre aux besoins de mes deux « grands » et gérer, même au minimum la maison serait difficilement compatible avec le repos nécessaire pour moi et mon bébé.
Trois personnes se sont ainsi relayées chez nous. Deux amies tout d’abord, qui ont pris en charge les tâches de la maison (et la charge mentale associée!) ainsi que mes grands pour les sorties, leur permettant à la fois de sortir et se défouler, et de me laisser du temps au calme avec le bébé. Elles étaient à la fois très présentes et discrètes, attentives aux besoins de chacun et efficaces. Je ne suis pas sûre que je pourrais un jour les remercier à la hauteur de ce qu’elles m’ont offert par leur présence au cours de ces deux semaines. J’ai vraiment pu expérimenter ce qu’est « materner la mère », cette notion fondamentale et aujourd’hui oubliée dans notre société individualiste.
Puis c’est une personne que nous ne connaissions pas qui est venue nous soutenir. Ce n’est pas évident d’accueillir ainsi sous son toit une inconnue et de lui confier un certain nombre de tâches aussi importantes que s’occuper des enfants! Ce n’est pas non plus évident d’arriver dans une famille à cette période si particulière du post-natal et de prendre en charge un certain nombre de choses pour soulager la jeune maman. Dans notre entourage proche nous n’avions personne de disponible si longtemps pour venir nous aider et c’est pourquoi nous avions fait notre demande dans des cercles plus larges. Nous espérions que « la sauce prenne » entre nous et fort heureusement c’est ce qui s’est passé.
Il y a donc eu chez nous quelqu’un qui nous aidait pour les enfants, les repas, les courses, le linge… Cela paraît sans doute un luxe mais c’était en fait nécessaire pour que je récupère sans me sentir coupable de ne pouvoir satisfaire aux besoins des plus grands ou complètement débordée. Tout le repos pris dès les premiers jours est primordial. Il m’a permis de récupérer mieux que pour les aînés où j’avais été assez isolée, et de ne pas ressentir de baby blues. Pour autant cela implique d’oser demander de l’aide, et d’accepter l’aide reçue, des choses pas si évidentes!
Je souhaite à toute jeune mère d’être ainsi entourée d’attention, de respect et de soutien pour profiter des premiers instants avec son bébé et n’avoir rien d’autre à penser ou à faire que manger, allaiter, admirer son bébé et dormir avec lui!