Post-natal, Ressources Confinement

Avoir du soutien au retour à la maison.

Bébé est né. Félicitations! Après quelques jours à la maternité, vous rentrez à la maison.

Vous êtes peut-être très heureuse de retrouver votre foyer, vos aînés, vos « marques ».
Ou bien alors peut-être redoutez-vous ce moment où vous allez devoir deviner les causes des pleurs de votre bébé, vous débrouiller pour vos repas…
Vous vous dites peut-être que ça va aller, tout le monde y arrive alors vous aussi, et puis votre compagnon est là pour vous soutenir.

J’aimerais vous dire quelque chose: « Votre seule préoccupation maintenant et pour les 6 semaines à venir devrait être de vous reposer, de vous nourrir, de nourrir votre bébé et d’apprendre à le connaître, le rencontrer, l’admirer, le sentir, le toucher… »

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Pour cela, vous devriez être soutenue à votre retour à la maison. Pas seulement par votre conjoint qui lui aussi doit apprendre à connaître bébé, le toucher, l’admirer, le sentir… Bien sûr il peut et je ne doute pas qu’il va vous aider, mais tout ne devrait pas reposer sur ses épaules. Il devrait avoir aussi le temps de juste s’allonger et admirer votre bébé, et vous admirer vous aussi!

Plus les sociétés sont industrialisées et plus les jeunes mères sont seules après avoir donné naissance. Elles rentrent chez elles et doivent à nouveau cuisiner, s’occuper du linge (le linge n’est pas une mince affaire quand un bébé arrive dans un foyer!), du ménage, des enfants plus grands et parfois d’une multitude d’autres choses.
Pourtant le repos est essentiel aussi bien physiquement que psychiquement.
Dans de nombreuses cultures tout autour du globe, (y compris en occident il n’y a pas si longtemps) la communauté autour de la jeune mère prenait en charge les tâches ménagères, les aînés, la cuisine, permettant à la nouvelle accouchée de se consacrer à son bébé et de se reposer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et parfois le simple fait de demander du soutien est mal perçu par l’entourage, ou en tout cas vu comme étrange.

Je vous encourage vraiment de tout mon coeur à avoir du soutien lorsque vous rentrerez chez vous.
Que vous ayez des aînés ou non.
Que votre conjoint soit présent et disponible ou non.
Faîtes-vous ce cadeau, demandez à ce qu’on vous l’offre.

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Est-ce que des amis ou de la famille pourrait se charger chacun d’un repas préparé par semaine? Est-ce qu’un proche qui saura se montrer efficace et discret peut venir s’occuper du linge ou du ménage? Est-ce qu’un cadeau de naissance peut être un soin ou un massage à la jeune maman, de l’argent pour des heures de ménage?… Est-ce que des voisins peuvent s’occuper quelques temps des trajets à l’école des plus grands?

Ne présumez pas de vos forces au risque de vous épuiser, de rencontrer des difficultés à allaiter, de cicatriser plus lentement quand il y a une cicatrice, d’oublier votre couple, de développer une dépression postnatale.

La période postnatale est une période de grande sensibilité. Elle peut être merveilleuse quand on est bien soutenue mais elle peut aussi être très rude dans le cas contraire. La relation même avec le bébé peut en souffrir et c’est tellement dommage.

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Bien sûr, une doula peut vous soutenir, et si vous avez peur de quoi que ce soit (tarif trop élevé, avoir quelqu’un qui entre dans la maison…) vous pouvez en parler avec la doula que vous contactez. De plus elle pourra vous aider à identifier les autres personnes soutenantes de votre entourage pour un point ou un autre. Ne renoncez pas à avoir du soutien avant d’avoir tout fait pour en avoir.

Post-natal, Ressources Confinement

Le sommeil des bébés.

Vous connaissez l’expression « dormir comme un bébé »? Elle a dû être inventée par quelqu’un qui n’avait pas de bébé! Certes un nouveau-né ou un nourrisson dort beaucoup, mais d’un sommeil fractionné, par cycles de 45 minutes au début.

Vous connaissez aussi l’expression « faire ses nuits »? Oubliez-là! Dormir 8 heures d’affilé ou plus n’est pas physiologique pour un bébé. Cela peut arriver mais c’est plutôt rare, si votre bébé se réveille plusieurs fois par nuit, c’est plutôt lui qui représente la majorité. Qu’un bébé « fasse ses nuits » ne devrait pas être une priorité ni un objectif.

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A quoi servent ces réveils nocturnes?
Contrairement à ce que vous pensez peut-être ils ont bien une utilité. Tout d’abord lorsqu’ils sont tout petits les bébés ont besoin de boire régulièrement. Dans l’utérus ils étaient nourris en continu par le placenta. A la naissance ils font l’expérience de la faim, et de la satiété. Mais leur système digestif ne leur permet d’absorber de gros repas qui leur suffiront pour de nombreuses heures, ils ont donc besoin régulièrement, ou fréquemment, de se nourrir. De plus, les réveils permettent au bébé de ne pas s’enfoncer trop profondément dans le sommeil au risque de ralentir leur rythme cardiaque. A chaque fin de cycle de sommeil, ils passent par une phase où ils peuvent se réveiller: parfois ils se réveillent complètement, parfois ils enchaînent avec une autre phase de sommeil. Le sommeil du bébé et du jeune enfant met plus de trois ans à se caler sur les rythmes que nous attendons généralement de lui bien plus tôt qu’il n’est capable de les acquérir.

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Comment survivre à tous ces réveils?
La fatigue est l’ennemie numéro 1 des jeunes parents. Les réveils nocturnes peuvent être vraiment éprouvants lorsqu’ils se prolongent. Mais plusieurs choses peuvent aider. Lorsque bébé est tout petit, au moins pendant 4 à 6 semaines, la maman devrait pouvoir se reposer en même temps que son bébé dans la journée. Ses cycles de sommeil sont en effet synchronisés à ceux de son bébé depuis la fin de la grossesse et d’autant plus si elle allaite. Pour limiter la fatigue liée aux réveils la nuit, l’allaitement mais aussi le sommeil dans la même chambre que les parents vont limiter la fatigue. Si la maman peut allaiter allongée, elle sera également moins fatiguée. Eviter de changer le bébé (sauf cas de force majeure 😉 ) et de mettre trop de lumière ou de discuter avec le bébé, lui permettra également de se rendormir plus vite et de petit à petit intégrer que la nuit, lorsqu’il se réveille, il boit et a un câlin, puis se rendort. Les temps d’éveil et d’échanges ont lieu la journée. Chez certains bébés cela se met en place très facilement, chez d’autres… cela peut être plus long.

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Changer de point de vue.
La société met une grosse pression sur les parents pour que leurs bébés dorment toute la nuit. L’attente des parents est donc que leurs bébés fassent rapidement leurs nuits. Ces attentes peuvent ajouter au ressenti de fatigue des jeunes parents, leur donner parfois aussi un sentiment d’échec, une impression de ne pas savoir s’y prendre, en pas faire ce qu’il faut pour que leur bébé dorme. L’entourage a souvent des « méthodes infaillibles » pour faire dormir les bébés dont beaucoup font partie du répertoire des violences éducatives ordinaires (VEO). Savoir qu’il est normal que le bébé se réveille plusieurs fois par nuit, éviter de regarder l’heure, limiter la lumière également pour que le parent ne se réveille pas complètement, aideront le parent à vivre ces nuits en pointillés sans en souffrir. L’attitude que l’on a face aux évènements (que ce soient les réveils nocturnes, la douleur des contractions, les pleurs des bébés etc…) a une grande influence sur la manière dont nous les traversons.
Lorsque ma troisième fille était bébé, elle se réveillait souvent vers 5-6 heures du matin (après de nombreuses autres tétées nocturnes) et à ce moment-là j’allais avec elle m’installer dans le salon pour qu’elle ne réveille pas ses aînés, semi-allongée sur le canapé avec mon bébé au sein qui se rendormait, je regardais le jour se lever, et j’appréciais vraiment ces moments de calme, au petit jour, en tête à tête avec mon bébé. Parfois je somnolais, mais pas toujours. J’aurais pu regretter la dernière heure de sommeil avant que les « grands » se réveillent, mais j’aimais vraiment ces instants et ils me nourrissaient.

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accouchement, grossesse, Post-natal, Ressources Confinement

La naissance, expérience sensorielle pour le bébé.

Le toucher est le premier sens qui se développe chez le foetus, dès le deuxième mois de grossesse. Cependant il met beaucoup de temps à maturer. La peau est également le plus grand organe de notre corps.

A sa naissance, le bébé fait face à des simulations tactiles tout à fait différentes de celles auxquelles il était habitué in utero. Alors qu’il baignait dans un liquide à température constante, et était contenu dans l’utérus, aux parois lisses et extensibles; le voilà confronté au froid, à l’air, au courants d’air (mêmes minimes) au contact de tissus variés, soumis à la pesanteur et non contenu. Et cela alors qu’il a été plus que jamais « enveloppé » pendant le travail qui a mené à sa naissance!

Du côté des autres sens aussi, le bouleversement peut être grand: la lumière est parfois forte, l’ambiance sonore est très différente, quant aux odeurs en milieu hospitalier elles n’ont pas grand chose à voir avec celles qu’a connu le bébé avant sa naissance.

Pour permettre à la transition d’être plus douce, le peau à peau est un formidable atout: la température de la maman l’aidera à maintenir la sienne, le contact est doux et familier, l’odeur de la maman, les bruits de son coeur et sa voix. Tout cela est réconfortant pour le bébé. Sensibiliser les équipes médicales des salles de naissance quand c’est nécessaire en faisant figurer dans le projet de naissance la volonté que la lumière soit tamisée le plus possible, que les personnes autour de la main et du bébé chuchotent et éviter les bruits secs près du bébé, sont des éléments qui contribueront à faire évoluer les pratiques vers plus de douceur pour les bébés et leurs cinq sens à la naissance.

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Cette expérience sensorielle intense de la naissance peut être douce et vécue avec respect et amour. Chaque attention à chacun des 5 sens du bébé compte.