Loin de moi l’idée de vous assener une injonction à ne pas stresser pour ne pas stresser votre bébé.
Lorsque nous sommes enceintes, notre vie ne s’arrête pas, et donc des émotions continuent de nous traverser quotidiennement, c’est normal. Il est important de ne pas chercher à les réprimer, mais plutôt de les laisser nous traverser et ainsi s’évacuer (j’ai bien conscience que c’est parfois plus facile à dire qu’à faire). Il peut également être intéressant, lorsque ces émotions sont très fortes, ou difficiles à évacuer pour quelque raison que ce soit, d’en parler avec son bébé pour lui expliquer que cet état que nous traversons n’est pas causé par lui. Car il est vrai que le bébé, dans l’utérus de sa maman, perçoit ses états émotionnels. Bien que nous en sachions de plus en plus sur les perceptions in utéro, nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements, et il n’est pas possible (ni souhaitable d’ailleurs, à mon avis) de prévoir quelles conséquences exactes sur le bébé ont les émotions de sa maman. Que ce soit immédiatement, à moyen terme ou à plus long terme d’ailleurs.
Le stress est une réaction physiologique d’inconfort qui peut avoir de multiples causes et qui génère des sécrétions hormonales particulières. Si un stress dure dans le temps, les sécrétions hormonales vont perdurer elles aussi et leurs effets peuvent être plus importants et délétères sur le bébé comme sur la maman. Il est donc utile de chercher à s’en protéger. Or, nous ne pouvons pas empêcher certains évènements extérieurs de se produire, mais nous pouvons décider quelle place nous leur laissons prendre dans notre vie. Certains éléments de l’actualité peuvent être une source de stress pour vous aujourd’hui, mais aussi peut-être certains évènements plus personnels.
Comment faire alors pour se protéger, soi et son bébé? Comment réussir à prendre le recul suffisant pour ne pas se sentir assaillie par les angoisses des autres et les siennes propres?
Certaines choses sont assez simples finalement.
Tout d’abord, éviter les chaînes d’information en continu, d’une part elles ne donnent pas souvent de bonnes nouvelles et d’autre part elles répètent les mêmes choses en boucle, ce qui fait que notre cerveau peut avoir tendance à compter chaque élément à chaque fois qu’on le lui présente, même si cela fait trois fois que c’est le même. Pour se tenir informée malgré tout de l’actualité et ne pas « se couper du monde », la presse écrite est une bonne option: vous choisissez ce que vous lisez ou pas, il y a moins d’images et donc potentiellement moins de violence véhiculée par elles, à l’écrit on ressent beaucoup moins, voire pas, le stress du journaliste. De nombreux journaux proposent des formules d’abonnement web si vous ne souhaitez pas acquérir le journal papier, et le site Brief.me propose un résumé quotidien concis de l’actualité sans pub. (Je ne suis pas rémunérée pour parler d’eux mais moi-même abonnée je trouve que c’est un bon moyen d’être informée sans être noyée sous une avalanche de répétitions de mauvaises nouvelles)

Ensuite, s’entourer de personnes positives et lumineuses, des gens heureux, souriants, soutenants. La bonne humeur et la joie de vivre sont contagieuses! Mais l’inverse est vrai aussi, et quelquefois discuter avec telle ou telle personne de notre entourage peut nous plomber le moral. Il est donc bon de se demander ce que telle ou telle autre personne de notre entourage nous apporte ou nous enlève en termes d’énergie et de joie de vivre.
Ne pas se charger du poids des difficultés des autres. Savoir leur « rendre » en quelque sorte leur histoire. Par exemple, un grand classique lorsque l’on est enceinte: la personne qui vous raconte son histoire d’accouchement terrible… OK, c’est son histoire à elle, et il est triste qu’après plusieurs années le plus souvent, elle garde encore les traces si vives de ses souffrances de l’époque, mais cela ne présage en rien de votre histoire à vous (y compris si c’est votre maman ou votre soeur qui parle). Ce n’est pas à vous de vous charger de son histoire, ni de l’écouter se répandre trop longuement. Je vous invite à faire dévier la conversation vers un autre sujet si cela se produit, avec bienveillance, avec humour pourquoi pas.

Faire des choses qui vous plaisent et vous font du bien. Pas de liste exhaustive bien sûr puisque c’est très personnel: le tricot peut être très relaxant pour l’une et source de stress pour une autre, de même que la cuisine, le sport, le jardinage…! Lorsque vous faites ce que vous aimez, votre cerveau produit des hormones anti-stress, magique non? Alors chantez, dansez, regardez votre série télé préférée, lisez, préparez la layette de bébé… Ce que vous voulez du moment que vous aimez cela (et que cela n’est pas manifestement dangereux bien sûr, je ne suis pas en train de vous conseiller un saut en parachute à 7 mois de grossesse, même si dans l’absolu vous adorez ça!).

Méditer. Quel que soit le type de pratique méditative, elle a un effet réducteur du stress si elle est pratiquée régulièrement. Il existe aussi des méditations spécifiques enseignées en yoga kundalini pour se protéger du stress ou gagner en confiance en soi.

Enfin, un mot nécessaire sur les contacts physiques. Alors que nous sommes assaillis de mises en garde et d’injonctions à la « distanciation », il ne faut pas oublier, malgré tout que les êtres humains ne peuvent vivre sans contacts physiques avec les autres. Les câlins, les caresses, les étreintes, les massages, nous sont indispensables. Ce n’est pas une question anodine, c’est véritablement un enjeu de vie ou de mort. Lors du contact physique chaleureux, notre cerveau secrète à nouveau des hormones anti-stress. Alors n’oublions pas leur importance malgré les temps qui courent.